LUC BLANCHET, PRÉSIDENT DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE BOTANIC®

Pouvez-vous nous présenter le groupe Botanic® ?

Botanic® est une enseigne de jardineries née en Haute-Savoie en 1995. Cette société a toujours placé au coeur de son évolution les questions liées au développement durable et à la protection de l'environnement ; les plantes et la nature étant à l'origine de sa création. En effet, dans les années 1970, mon père, Claude Blanchet, s'est associé avec les familles Verdonnet et Bouchet. Ensemble, ils ont créé un « Garden center » pour écouler plus facilement leur production.

Ce concept a ensuite évolué jusqu'à donner en 1995 la marque Botanic® qui possédait déjà, à cette époque, douze points de vente. Actuellement, le groupe compte soixante-quatre magasins en France et cinq en Italie.

Quels sont les concepts marquants des points de vente du groupe ?

Une architecture caractéristique réalisée en bois et en verre. Un éclairage mis en place dès le départ avec des lampes « basse consommation », toujours dans un souci environnemental. Concernant l'organisation du magasin, environ 60 % de la surface est dédiée aux végétaux avec les zones classiques que sont le marché aux fleurs, les plantes d'intérieur, celles à massif, la pépinière, et un espace « écojardinage » avec une offre d'engrais et de produits de traitement 100 % en phase avec le jardinage naturel. Près de 10 % de la surface est par ailleurs consacrée au secteur de l'animalerie.

Une partie est réservée aux accessoires. Et la spécificité de Botanic®, c'est son marché biologique, que l'on retrouve dans vingt-cinq magasins du groupe et qui permet aux clients de trouver toute une offre de produits alimentaires et non alimentaires dont des fruits et légumes de saison.

Quel regard portez-vous sur les labels biologiques ?

Afin de proposer à nos clients des produits de qualité et respectueux de l'environnement, une large majorité de nos plantes aromatiques, plants potagers, petits fruits... portent, depuis cinq ans, le label AB. Nous travaillons sur la conversion des arbres fruitiers et, à long terme, l'idée serait de proposer uniquement des produits avec le label AB pour les végétaux à vocation alimentaire. Nos critères actuels de sélection portent également sur des végétaux plus résistants aux maladies tout en garantissant des qualités gustatives. Concernant les plantes ornementales, environ 85 % possèdent le label MPS, adopté depuis 2008 par cent vingt de nos fournisseurs. Par rapport à la certification horticole Plante Bleue, nous avons rejoint le groupe de travail des distributeurs et nous suivons attentivement son évolution.

À ce stade, nous considérons que la certification MPS basée sur une obligation de résultats répond mieux à nos exigences, mais nous attendons de pouvoir étudier le niveau 3 de Plante Bleue. Pour le secteur ornemental, notre but est aussi de satisfaire au mieux le consommateur en lui garantissant des produits de qualité en préservant l'environnement.

Comment faites-vous pour connaître les besoins de vos clients ?

Depuis environ un an et demi, nous avons fait évoluer la marque Botanic® afin d'être encore plus proches de nos clients. Nous utilisons les nouveaux moyens de communication comme les réseaux sociaux. Nous avons créé une page sur Facebook afin de prodiguer des conseils en permettant aux consommateurs de rester informés des actualités du groupe. De plus, nous sommes récemment allés plus loin en créant une application pour smartphone.

Cette première, et pour le moment, unique version permet aux utilisateurs de réaliser, pas à pas, un potager. Nous espérons pouvoir créer une application axée sur les végétaux d'ornement. Par ailleurs, nous utilisons des outils de communication et de promotion plus traditionnels comme le e-mailing. Grâce au club Botanic®, qui compte 400 000 membres, nous pouvons proposer des promotions personnalisées sous forme de coupons envoyés deux fois par mois environ. Cela s'inscrit dans notre volonté d'être toujours plus proches de nos clients en s'adaptant au mieux à leurs besoins.

Avez-vous mis en place des partenariats pour élargir votre clientèle ?

Oui, nous avons développé différents partenariats. Sur internet, nous nous sommes associés avec des blogueurs engagés dans le jardinage écologique. Nous sommes également intervenus à plusieurs reprises dans des émissions TV pour la co-animation de chroniques consacrées au jardin comme dans Comment ça va bien ! diffusée l'après-midi sur France 2 et Natures Urbaines (NDLR : voir le Lien Horticole n° 852 du 28 août 2013, p. 15).

Le designer de Botanic® donne des conseils et réalise des mises en scène. Cela permet de faire connaître le groupe et d'attirer, potentiellement, de nouveaux acheteurs. Grâce à ces partenariats, le trafic sur notre site internet augmente considérablement le jour de diffusion des émissions.

Comment voyez-vous l'évolution du groupe dans les années à venir ?

L'enseigne va continuer à concilier jardin et nature, croissance et responsabilité sociétale d'entreprise. Elle cherchera aussi à asseoir son positionnement de jardinerie naturelle de référence. En termes d'offre de produits sur le végétal, nous mettons en place une simplification permettant une meilleure compréhension par les consommateurs, notamment pour les balcons et terrasses.

Quant au potager, il restera un axe majeur avec un objectif de produits 100 % biologiques et un aménagement continuel de nos gammes. Au niveau de nos marchés biologiques, de nouvelles ouvertures sont prévues pour atteindre trente points de vente d'ici 2015. Et pour les ouvertures de magasins, nous en programmons trois d'ici deux ans : une au centre commercial Bois Sénart (77), au printemps 2014, une à Cagnes-sur-Mer (06), et une en région parisienne ; Botanic® privilégiant les magasins intégrés plutôt que franchisés.

Propos recueillis par Gwenaëlle André